4 mai-1 juil. 2020 Paris (France)

Axe 1. Chercheurs associés : sujets divers proposés par les départements > Histoire sociale et culturelle / Social and Cultural Studies

Cf. aussi les thèmes : Histoire des bibliothèques ; Histoire du livre et de l’édition ; Littérature ; Littérature d’enfance et de jeunesse ; Sciences humaines

9.  Les armoriaux peints manuscrits (XVe-XVIIIe siècles)

La BnF possède une des plus importantes collections au monde de recueils d’armoriaux peints du Moyen Âge et de l’époque moderne. Ces recueils eurent un très grand succès à partir du XVe siècle, même si quelques exemples antérieurs existent, parfois connus par des copies postérieures. Par leur variété (armoriaux généraux, de familles, de régions, de tournois, d’ordres de chevalerie, de personnages réels ou imaginaires), ils permettent de jeter un regard original sur l’histoire sociale et culturelle de l’Europe, notamment du royaume de France. Très sollicités et fragilisés, ils ont été microfilmés en noir et blanc, un support peu adapté à ce type de document où la couleur a une place primordiale. Un premier ensemble de 200 armoriaux (hors Armorial général de France déjà en ligne) a été numérisé en couleur en 2013 et versé dans Gallica. Cette mise en ligne offre une matière extrêmement précieuse pour les chercheurs et nécessite d’être suivie d’une refonte des notices et d’une étude globale de la collection.

Volumétrie : environ 250 volumes, à préciser durant l’étude et à compléter par des investigations dans les autres fonds (NAF et érudits en particulier).

Pistes de recherche : les armoriaux offrent des pistes de recherches variées alliant l’histoire du livre (typologie et réalisation des volumes), l’histoire sociale et politique (identification des commanditaires, raisons de cette commande) et l’histoire culturelle (image de la société que renvoient les armoriaux, devenir des armoriaux dans les bibliothèques érudites à partir de la fin du XVIe siècle).

Contact : Isabelle le Masne de Chermont, directrice du Département des manuscrits.

Tél. : 01 53 79 83 22, isabelle.le-masne-de-chermont@bnf.fr

Référent scientifique : Maxence Hermant, chargé de collections : manuscrits médiévaux

Tél. : 01 53 79 46 17, maxence.hermant@bnf.fr

10. Les factums

Le factum, ou mémoire judiciaire, est un document manuscrit ou imprimé, rédigé et signé par un avocat, qui présente les faits et arguments juridiques exposés au cours d’une action en justice. La diffusion, à l'origine restreinte et hors des circuits traditionnels de la librairie, put aussi se faire massive pour peser sur la décision du juge, et pour toucher ce qui se constituera en opinion publique. C’est une source très riche pour l'histoire du droit comme pour l'histoire sociale, mais également pour l'histoire littéraire.

Les factums français constituent à la BnF un fonds exceptionnel, désormais clos (les derniers documents datent des années 1980). Il comprend des documents très divers, ne comptant souvent que quelques pages, rassemblés en recueils. Cf. <http://grebib.bnf.fr/html/factums.html>

Volumétrie et localisation : les factums sont majoritairement conservés au Département droit, économie, politique. Ils représentent plus de 80 000 documents dont environ 45 000 postérieurs à 1790. Ils portent une cote Fm ou une cote Fn, la cote F représentant la jurisprudence dans la classification Clément. D’autres départements en conservent aussi :

  • le Département histoire, philosophie, sciences de l’homme conserve les factums à caractère politique classés dans la cote L concernant l’histoire de France ;
  • la Réserve des livres rares conserve sous la cote Res-Z-Thoisy la collection de Louis-François Morel de Thoisy donnée à la bibliothèque en 1725 et constituée essentiellement de factums : 50 000 pièces manuscrites et 10 000 pièces imprimées ;
  • le Département des manuscrits conserve des factums imprimés aussi bien que manuscrits.

Ce fonds, encore imparfaitement catalogué, n’est que très partiellement numérisé. Il reste largement à explorer.

Pistes de recherche :

  • défendre ses intérêts : conflits autour de la propriété intellectuelle ou foncière ;
  • le temps présent : l’écriture de l’actualité ;
  • parler de soi : la mise en scène de l’intime ;
  • l’opinion publique dans les factums : influencer, réagir.

Bibliographie indicative :

Simone Breton-Gravereau, François Dupuigrenet-Desroussilles. « Le catalogage des factums, procès et recueils de l’histoire de France à la Bibliothèque nationale », Bulletin des bibliothèques de France, avril 1971, n° 4, p. 207-217. [en ligne] <http://bbf.enssib.fr/>.

Nicole Coisel, «Le catalogue des factums 1790-1959 de la Bibliothèque nationale», Bulletin des Bibliothèques de France, 1974, n° 9-10, p. 429-451 [en ligne] <http://bbf.enssib.fr/>.

Geoffrey Fleuriaud, « Le factum et la recherche historique contemporaine », Revue de la Bibliothèque nationale de France, n° 37, 2011, p. 49-53.

Contact : Catherine Aurérin, directrice du Département droit, économie, politique

Tél. : 01 53 79 51 00, catherine.aurerin@bnf.fr

11. Morel de Thoisy : un collectionneur au XVIIIe siècle

Louis-François Morel de Thoisy (1690-1762), trésorier payeur des gages de la cour des monnaies, lieutenant général au bailliage de Troyes, a constitué une importante collection de pièces manuscrites et imprimées relatives au droit et à l’histoire. Les 646 volumes dans lesquels elles ont été rassemblées ont été organisés en quatre séries : Matières ecclésiastiques (161 volumes) ; Matières historiques (90 volumes) ; Belles-lettres (10 volumes) ; Droit public et civil (385 volumes).

L’ensemble fut cédé en 1725 à la Bibliothèque royale en échange d’une pension. La collection fut partiellement démembrée et la série Belles-lettres entièrement dispersée, mais 510 volumes restèrent intacts. Ils sont aujourd’hui conservés à la Réserve des livres rares sous la cote Rés. Z. Thoisy.

Pistes de recherche :

  • améliorer le signalement de cette collection en inventoriant et décrivant de manière fine les pièces qui ont échappé au catalogage ou sont insuffisamment cataloguées (notamment les pièces manuscrites, dont il n’existe qu’un inventaire sommaire ancien : M. Prévost, Inventaire sommaire des pièces manuscrites contenues dans la collection Morel de Thoisy au département des Imprimés, 1924) ;
  • entreprendre une reconstitution virtuelle des volumes dispersés ;
  • sur la base de l’inventaire le plus complet possible, étudier la collection dans son ensemble pour en saisir la pertinence et la signification historique, en mettant notamment les recueils formés par Morel de Thoisy en regard d’autres grandes collections documentaires constituées au XVIIIe siècle.

Contact : Jean-Marc Chatelain, directeur de la Réserve des livres rares

Tél. : 01 53 79 54 50, jean-marc.chatelain@bnf.fr

12. La mode et l’Opéra de Paris

À partir de la fin du XIXe siècle paraissent les premiers périodiques illustrés de théâtre tandis que les programmes de l’Opéra s'enrichissent de publicités, notamment pour des maisons de couture et pour des parfumeurs. Tout au long du XIXe siècle, les couturiers jouent un rôle important dans le renouveau du costume de danse et d’opéra.

Volumétrie : la bibliothèque-musée de l’Opéra, rattachée à la BnF, conserve l’ensemble de la documentation (revues, programmes, maquettes de costumes) permettant d'écrire l’histoire des relations riches et complexes qui unissent la mode et l’Opéra de Paris. Il est difficile d’en donner une volumétrie précise.

Pistes de recherches : le sujet de recherche peut-être appréhendé de manière globale ou de manière plus circonscrite, par exemple sur la publicité dans les programmes de l’Opéra pendant la Belle Époque.

Contact : Mathias Auclair, directeur du Département de la musique

Tél. : 01 53 79 88 51, mathias.auclair@bnf.fr

13. Femmes, enseignement et histoire (XIXe–XXe siècle)

Étude de l'enseignement de l'histoire par les historiennes à partir de plusieurs acquisitions récentes inédites de la bibliothèque de l’Arsenal, département de la BnF. Parmi les archives à étudier, plusieurs journaux intimes et correspondances féminines (particulièrement Mme de Duras et ses filles), un cours d’histoire rédigé en 1791-1792 par une préceptrice pour son élève ou les papiers de Suzanne Citron.

Pistes de recherche : l’enseignement et en particulier l’enseignement de l’histoire pour ou par les femmes.

Contact : Olivier Bosc, directeur de la Bibliothèque de l’Arsenal

Tél. 01 53 79 39 01, olivier.bosc@bnf.fr

14. Les échanges culturels musicaux dans l’entre-deux-guerres : l’exemple de l’Association française d’action artistique (1922-1946)

Créée en 1922 sous le double parrainage des ministères de l’Instruction publique et des Affaires étrangères, l’Association française d'expansion artistique, future AFAA, a pour objet le développement d’échanges artistiques internationaux et la diffusion de la culture française à l’étranger. Reconnue d’utilité publique dès 1923, elle a soutenu nombre de projets artistiques à l’étranger, notamment dans le domaine de la musique et de la danse, dans le but politique de développer le rayonnement de la France à l’étranger.

La BnF conserve un très riche fonds documentaire produit par cette association, dénommé fonds Montpensier. Organisé par pays puis par domaine d’activité (chorégraphies et compagnies de ballet, artistes lyriques, compositeurs, virtuoses, critiques musicaux, formations instrumentales, villes, etc.), ce fonds est principalement constitué de dossiers de presse, accompagnés le plus souvent de notices biographiques et parfois de courriers adressés à Robert Brussel, fondateur et directeur de l'AFAA de 1922 à 1938. Ce fonds est encore insuffisamment connu des chercheurs : si la correspondance est bien signalée dans le catalogue général, la partie documentaire, d'une grande richesse, tant au niveau des acteurs français qu’internationaux, n'est signalée nulle part. La dimension politique de cette association, qui transforme un écosystème culturel jusqu’alors tributaire de capitaux privés en outil de gouvernement sinon de propagande, est par ailleurs méconnue. Ce qui amène à s’interroger sur la manière dont cette volonté nouvelle marque le domaine et évolue en fonction du contexte national et international.

L’étude s’attachera dans un premier temps à dresser un inventaire complet du fonds, dont une partie seulement est décrite dans des répertoires papiers accessibles en banque de salle, en définissant les niveaux d’inventaires les plus appropriés aux différentes parties du fonds. Objectif : mise en ligne d’un instrument de recherche complet dans le catalogue BnF archives et manuscrits.

Dans un deuxième temps, une étude du fonds (pays représentés ou non, choix des auteurs et œuvres mis en valeur en France, œuvres d'artistes français promues à l’étranger…) devrait permettre une analyse distanciée et critique des choix effectués et donc de la politique mise en œuvre à cette période et ses variations dans le contexte international de l'entre-deux guerres.

Cette étude pourra également s'appuyer sur celle du fonds Robert Brussel à l’IMEC, et sur les archives afférentes des deux organismes de tutelle pour la période concernée.

Contact : Mathias Auclair, directeur du Département de la musique

Tél. : 01 53 79 88 51, mathias.auclair@bnf.fr

15. La presse en yiddish des années 1880 à la fin des années 1960

La presse en yiddish, de par son origine, constitue un pan important de l’histoire nationale et présente une richesse considérable, tant pour ce qui concerne la mémoire des populations directement concernées que pour les sources historiques qu’elle représente du point de vue de l’histoire des Juifs de France.

L’immigration en France des Juifs d’Europe centrale et orientale des années 1880 aux années qui suivirent la Shoah a donné lieu à la parution de journaux essentiellement publiés à Paris ou dans les communes avoisinantes. Cette population, largement yiddishophone, s’est organisée en associations de sensibilité communiste, bundiste, sioniste ou encore religieuse, et voyait dans la création et la lecture de journaux un lien communautaire indispensable. Cette presse d’opinion en yiddish offrait des chroniques politiques sur la France, les pays d’origine et l’actualité internationale, mais donnait aussi des informations pratiques utiles aux Juifs immigrés. Si certains titres étaient imprimés à plusieurs milliers d’exemplaires comme Naye Prese ou encore Parizer Haynt, d’autres l’étaient à un nombre beaucoup plus restreint, ce qui en fait des documents rares.

Pistes de recherches : étudier l’état de la collection de la BnF (nombre de titres, volumétrie) des années 1880 à la fin des années 1960 en repérant les lacunes et en situant cette collection en regard de celles conservées par le Mémorial de la Shoah, de la Maison de la Culture Yiddish, du Centre Medem ou encore de l’Alliance israélite universelle. Un répertoire général de ces collections pourra permettre la mise en place d’un corpus numérique de la presse yiddish en France au XIXe et au XXe siècle. La tâche du chercheur permettra d’obtenir une vue générale de l’ensemble des périodiques et d’en évaluer le nombre de titres et la volumétrie.

Contact : Catherine Aurérin, directrice du Département droit, économie, politique

Tél. : 01 53 79 51 00, catherine.aurerin@bnf.fr

16. La presse alternative française

À la fin des années 1960, et plus particulièrement après mai 1968, la presse généraliste en France est l’objet de vives critiques de la part de certains publics qui lui reprochent ses liens avec le pouvoir et la politique, son uniformité et son conformisme. Dans le sillage de la « free press » anglaise, ou de la presse underground californienne, se développe alors en France une presse alternative, revendiquant son indépendance, sa participation à la contre-culture jeune de l’époque, son irrévérence et son caractère artisanal.

Si Hara-Kiri et Charlie Hebdo demeurent dans la tradition des journaux satiriques, en revanche une multitude de journaux éphémères et à rayonnement local développent une orientation et une présentation radicalement novatrices : écologie, pacifisme, musique rock, libération sexuelle, création contemporaine et cultures régionales sont au programme, en direction d’un public jeune et libertaire. Ces journaux, dont Actuel ou Le Parapluie sont les titres les plus emblématiques et les plus pérennes, contribuent au lancement des premiers festivals des années 1970. Ils seront à l’origine du renouveau des journaux lycéens et des fanzines musicaux, genre qui trouve son apogée en France avec le mouvement punk, puis au milieu des années 1980, avec la mouvance alternative.

La BnF dispose de riches collections de ces journaux, aussi rares qu’éphémères. Très illustrés, parfois proches de la BD pour adultes, ces titres aujourd’hui oubliés sont entrés pour l’essentiel par le dépôt légal imprimeur, qui fait de la BnF un centre documentaire incontournable pour l’histoire des contre-cultures à l’époque contemporaine. Les collections concernées se trouvent prioritairement au Département droit, économie, politique, avec quelques titres aux Départements philosophie, histoire, sciences de l’homme et littérature et art.

Pistes de recherche : si un premier repérage a permis de dégager plus d’une centaine de titres de toutes les régions de France, une étude systématique permettrait d’établir un inventaire exhaustif, répertoriant les genres et les acteurs de ces publications, et entrainant l’enrichissement des métadonnées des notices de ces titres. Ce repérage permettrait dans un deuxième temps une numérisation de sauvegarde de ces titres, puis après recherche d’ayant droits, de projets de valorisation autour de ces collections numérisées : billet de blog au cours du projet, journée d’étude à l’issue du projet, en associant des laboratoires de recherches.

Bibliographie indicative : Serge Loupien, La France underground. Free jazz et rock pop, 1965-1979. Le temps des utopies. Paris : Payot, Rivages, 2018.

Contact : Catherine Aurérin, directrice du Département droit, économie, politique

Tél. : 01 53 79 51 00, catherine.aurerin@bnf.fr

Référent scientifique : Philippe Mezzasalma, chef du service presse

Mél. : philippe.mezzasalma@bnf.fr

17. Les premières années de la vidéo sur Internet

À partir de 2007, la BnF a collecté des contenus sur les plates-formes vidéo dans le cadre de l’archivage du web au titre du dépôt légal. La plate-forme DailyMotion, en particulier, a fait l’objet de campagnes de collecte massives jusqu’en 2013. Les corpus ainsi constitués concernant aussi bien les usages professionnels que vernaculaires, les productions culturelles (musique, film, livre, jeu vidéo...) et la communication sur des thèmes politiques ou sociaux.

Afin de rendre plus visibles et lisibles ces corpus en voie de disparition dans le web vivant, témoins des premiers usages de la vidéo en ligne, le Département de l’audiovisuel de la BnF envisage de les cartographier et de les décrire dans l’outil de consultation des Archives de l’Internet. Pour cela, s’associer de jeunes chercheurs-ses sur ce type d’objets serait un atout.

Volumétrie :environ 500 000 vidéos dans leur environnement (pages web).

Pistes de recherche : le candidat peut avoir un angle d’approche centré sur l’histoire du web et notamment les débuts du web 2.0, ou bien sur telle ou telle thématique plus spécifique, qu’elle soit politique et sociale (par exemple les pratiques militantes), ou qu’elle soit liée à l’histoire des pratiques et des productions culturelles (par exemple le jeu vidéo).

Contact : Pascale Issartel, directrice du Département de l’audiovisuel

Tél. : 01 53 79 53 00, pascale.issartel@bnf.fr

Référent scientifique : Alain Carou, chef du service Images

Mél. : alain.carou@bnf.fr

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